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Association Le Hang'art

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samedi 30 avril 2011

ça sert, de courir, on peut faire le point, ça tombe bien y a des cinéastes et des photographes au Hang'art




30 avril 00h00 Départ
Le Hang'art d'Asnières-sur-Seine (qui tient par ailleurs, faut-il le rappeler, le meilleur blog artistico-culturel de l'Extrême-Nord de la banlieue Ouest) lance sur sa page Facebook le Marathon des signatures virtuelles ou MSV (à ne pas confondre avec les MST, quoique le but de cette opération soit la propagation rapidissime de l'information virale avec, en conséquence, des effets secondaires importants sous forme de retombées positives et nombreuses).







Qu'est-ce que c'est ?

Une sorte d'installation (au sens artistique de ce terme, Le Hang'art étant une association d'artistes ouverte à ceux qui l'aiment), virtuelle (l'installation, pas l'asso), doublée d'une manifestation exceptionnelle (comme souvent dans ce qu'entreprend ledit Hang'art).





Pourquoi ?

Le Hang'art, ses artistes membres, ses membres non artistes, ses non membres artistes et ses non membres non artistes mais néanmoins résidents sur le site asniérois, ses associations membres (Le Hang'art étant une association dont certains membres sont des associations, on peut aller jusqu'à dire que Le Hang'art est une association-gigogne) toute cette communauté-collectivité-association d'individualités est menacée d'expulsion.
Plus d'ateliers plus d'artistes, plus de locaux plus d'artisans plus de bureaux plus de petites entreprises plus d'apparts plus de logements.
Plus de tout ça en plein centre d'Asnières-sur-Seine, plus de diversité. Pour les détails sur l'affaire cliquez à droite sur "Le Hang'art en péril".




Comment ?

C'est très facile.
Pas foulant car à petites foulées.
Pas fatigant car virtuel, et hop que je te clique en croquant ma cacahuète ou mon croissant ou mon bonbec ou ma carotte, c'est vous qui choisissez.
Pas contraignant car c'est l'week-end mais ça peut être cette nuit si vous avez une insomnie, la semaine prochaine si vous avec un crampe ou la flegme, ou pour l'anniversaire de l'ouverture du blog du Hang'art chaque 1er du mois : le blog a été inauguré en grande pompe le 1er avril avril 2010, c'est, depuis, une pêche miraculeuse d'événements.

Amusant car ludique et sympathique et même socialisant : vous pouvez conjuguer votre signature avec un relais "réseau social" si vous facebookez un peu, beaucoup voire passionnément.
Que des avantages, que du plaisir, aucune contrainte...
Bref vous pouvez signer en ligne les textes de soutien pour le maintien du Hang'art sur son site.



UN Hang'art : pourquoi LES textes ?
Parce que.
Bon, ok ça mérite explication(s) : Le Hang'art compte parmi ses membres une vivace association de cinéastes L'Abominable. Le Hang'art étant menacé d'expulsion, L'Abominable faisant partie du Hang'art, L'Abominable est menacé d'expulsion.
cqfd.
Or donc L'Abominable décida il y a peu de créer un texte de soutien à lui seul dédié pour regrouper et toucher dans sa ligne de mire (ce sont des cinéastes) les amoureux et amoureuses de l'image argentique.
Voilà pourquoi.
Voici comment :

C'est donc et tant qu'à signer d'un p'tit clic autant signer les deux textes
et pour le club facebook... en attendant la 4e, quoi, déjà ?! édition du Salon du Jeudi du Hang'art d'Asnières-sur-Seine.
C'est quand ? Ben jeudi prochain...












jeudi 28 avril 2011

Salon du Jeudi du blog du Hang'art d'Asnières-sur-Seine (que de "de" et de "du")



Le Salon du jeudi du blog du Hang'art d'Asnières-sur-Seine descend le long des impassibles fleuves virtuels.

Tranquille, il a pris, déjà, sa vitesse de croisière avec pour cette 3e édition, un melting-pot sympathique en provenance de tous horizons artistiques.

Demandez le programme, y en a pour tous les goûts.

On additionne, par exemple :

1 photographe + 1 créateur de luminaires + 1 céramiste = 3 artistes français ou américains.

19 (rue Paul Fort) + 14 (e arrondissement de Paris) = 1 expo sur Paris-New York (New York Paris, comme dans la chanson d’Higelin) à la galerie d’Hélène Aziza.

Le photographe, c’est Philippe Lévy-Stab. Des images « prises dans ces deux villes, de jour et de nuit… féérie lumineuse des nuits, le rythme et l’élan de l’architecture, les portraits de musiciens croisés à New-York… »

Le céramiste, c’est Patrick Loughran du Hang’art d’Asnières-sur-Seine et de NYC aussi. « … Accumulations hautes en couleurs, tout en déséquilibres et dé-constructions. La fantaisie organique, le rythme syncopé de ces volumes de terre et leur apparente ‘’improvisation’’. »


Le créateur de luminaires, c’est Philippe Daurios. Des « luminaires, en pièces uniques ou éditées en très petites séries… son goût pour l’épure, les matières nobles (bois précieux, aluminium brossé, verre dépoli…) et les articulations constructives (lampes-paravents). »


C’est du 28 avril (today, heute, aujourd’hui) au 15 mai et de 16h à 21h.



On visionne :




Des images qui bougent avec L’Abominable,

Zoo[trope], projection-performance 16mm, env. 40 min
« Ils sont la première image sur le mur de nos premiers rêves. Un jour, les animaux prisonniers, humiliés, domestiqués par les hommes, partiront loin de nous pour vivre encore comme au tout premier temps du monde : la fête sauvage. »

C’est dimanche 1er mai à 20h
NOMINOË
La Générale Nord-Est
14 avenue Parmentier
Paris 11e (bon d’accord, c’est plutôt pour les Parigos).
Métro Voltaire


On additionne,

plus, toujours plus de signatures aux deux textes de soutien en ligne à L’Abo L’Abo L’Abominable et au Hang au Hang au Hang’art

Plus de 2.000 (deux mille) signatures au total pour les deux textes.

Des mercis par milliers et par brassées

à tous ceux qui ont déjà signé

et la même chose par anticipitation,

à tous ceux qui vont signer et faire passer les liens vers les sites de pétition en ligne

pour inviter leurs amis à signer.

« Be kind Rewind”, non, pardon, c’est pas ça, c’est plutôt “Be kind, Sign !


On collectionne :

Des images fixes ou de beaux livres. C’est l’expo du livre de photographies de Bernard Guillot édité dans la collection Tiré à part à La Chambre noire


On auditionne :

du rap ? Et pourquoi pas ? C’est là. « Je suis ce jeune », de Calibre 26, téléchargeable gra-tui-te-ment-et-lé-ga-le-ment sur son blog, petit avant-goût de son album à paraître en septembre prochain.


Et on poursuit la lecture (dommage la rime est finie) :

Des lettres qui font bouger la mémoire, les souvenirs, l’évocation du passé, et les émotions qui peuvent s’y rattacher. C’est la suite des fragments de textes de Daniel Fauchon, photographe-écrivant amoureux du Maroc et des arts africains.

5

Cela fait maintenant trois jours qu’il neige. Le village est totalement isolé. Léon résiste toujours. La faucheuse passe chaque nuit et repart au petit matin, la besace vide. C’est mieux ainsi, peut-être pas pour Léon ? Le sol est dur, la terre est gelée… Cela dit, il n’a pas l’air de souffrir. Hier après midi, malgré la neige et le froid, je suis passé le voir. C’est à peine s’il m’a reconnu. Il ne lui reste plus que la peau sur les os. Il tient avec un bol de bouillon. Ainsi, il n’ira pas loin. Léon, c’était un rude gaillard, solide comme un roc. Il était capable à lui tout seul de maintenir levé un tombereau, le temps d’un changement de roue. Jean Valjean dans les misérables… Tu vois ? Ouais… C’est bien triste tout ça. Ah… Bien sûr… il n’était pas très malin, mais c’était un brave homme, toujours le premier pour rendre service. Te souviens-tu quand tu es tombé dans la rivière ?… Tu avais quoi… cinq ans, six… C’était après le dégel, au début du printemps. Cette année là l’hiver avait duré plus que nature. C’est Léon qui t’a repêché de l’autre côté du pont, juste avant le moulin du père Louis. Il s’en eut fallu de peu. Ta mère, la pauvre, était sens dessus dessous, moi aussi d’ailleurs. Je t’ai même giflé. Ma main fut plus rapide que ma pensée. C’était la peur, la peur de te perdre qui a guidé mon geste. J’ai eu honte après et j’ai pleuré une partie de la nuit. Je crois que c’est la seule fois que j’ai levé la main sur toi.

6

Je sais, hier matin je ne suis pas venu te voir à l’école. Léon nous a quittés. Tout le village s’est rendu à son domicile. François Guillaumin, le boulanger, a essayé de prévenir le Père Jean. Huit kilomètres avec cette neige qui n’arrêtait pas de tomber, dans le vent et le froid… c’était l’enfer… malgré tous ses efforts, il a été contraint d’y renoncer. Aucun véhicule ne peut passer.

A la seule condition que l’on puisse creuser la terre, Léon sera enterré sans cérémonie. Sincèrement, je ne pense pas que cela le dérange particulièrement. De son vivant il n’était pas très calotin et préférait largement une fine de rouge à l’Ostie et l’eau bénite. Alors… aujourd’hui…

Les anciens prétendent ne pas avoir connu un hiver, si rude, depuis 1917. Il faut dire que la plupart d’entre eux, étaient dans les tranchées.

Maintenant, tout le village sait pour toi, le bouche à oreille. Ta mère aussi. Elle n’a rien dit. Elle m’a simplement regardé. Une larme a perlé au coin de ses yeux et elle est retournée dans son monde. C’est peut-être mieux ainsi. Son monde c’est celui du silence, du vide. C’est étrange. Au début je trouvais ça insupportable et croyais devenir fou. Maintenant je m’y suis fait. Même ainsi avec ses cheveux blancs, j’ai pour elle toujours de l’amour. D’abord… est-ce bien de l’amour ou plutôt de la tendresse… Qu’importe… Je l’aime et elle tient chaud à mon cœur.

7

Cette nuit il a arrêté de neiger. Le thermomètre a chuté jusqu’à moins quinze. Ce n’est pas aujourd’hui que l’on mettra Léon en terre. Le mieux serait de le conserver sous un mètre de neige et de le ressortir au printemps. Enfin, il ne neige plus, c’est déjà ça. Le ciel est lavé et le soleil nous apportera un semblant de chaleur. Le vieux Joseph va essayer de descendre jusqu'à la pleine et prévenir le Père Jean. Tout le monde lui dit d’attendre un ou deux jours, que la température remonte un peux. Que plus rien ne presse. Mais tu sais comme il est… plus têtu que sa mule. Ces deux là… ils font une belle paire. Le boulanger n’a de la farine que pour trois ou quatre fournées, trois ou quatre jours.










jeudi 21 avril 2011

Des paroles et des images, des images et des paroles.



2e édition du Salon du Jeudi du Hang'art

Journée faste, dense, riche en événements de toutes sortes, jugez-en...

Il y a d'abord du théâtre, c'est ce soir à Paris mais ça vous transporte direct sur le continent africain ou comment voir du pays à moindre frais...






Des paroles, au théâtre Yennenga "l'épopée des Mossis"


C'est
donc ce soir au café-théâtre le Saraaba
19 rue de la Goutte d'Or à Paris dans le 18e

métro Barbès Rochechouart ou Château-Rouge
Tél. : 08 9 923 43 67

Vous pourrez vous régaler sur place avec de très bons plats africains (miam !) Menu (pas cher)
à 10 euros.
L'entrée (encore moins chère) est gratuite, la participation au chapeau, la consommation obligatoire.
Et voici ce que Roukiata, l'auteure-interprète, nous dit de son spectacle :

" Le peuple Mossis trouve son origine dans l'histoire de la fabuleuse princesse Yennenga et de son cheval. Fameuse cavalière et redoutable amazone. Yennenga naquit au début du Xe siècle dans le royaume Dagomba des Mossis. Formée aux arts de la guerre par son père,le roi Nedega, elle aide celui-ci lorsqu'il doit défendre son royaume contre les attaques des Malinkés. Farouche meneuse d'hommes qu'aucun danger n'effraye, fidèle à son père et à son royaume, elle n'en est pas moins confrontée à des désirs de jeune femme. Elle veut connaître l'amour et la joie d'être mère. Désirs incompatibles avec son statut d'amazone ainsi que se chargera de lui rappeler son père. Mais le cours de son destin change brutalement le jour ou son cheval s'emballe et l'entraine, dans une course folle, vers des terres inconnues.
Au plaisir de vous voir et vous revoir !!!
"


Autres paroles pour une tout autre histoire

Un appel à la mobilisation du Cipac (Fédération des professionnels de l'art contemporain), relayé par Pascal Ken, qu'on vous livre "dans son jus/brut de pomme" (l'appel, pas l'artiste du Hang'art) pour réflexion/concertation et/ou action :

« Le programme Culture : pour une ambition politique et culturelle européenne.
Dans un moment de profondes mutations mondiales, l’Union européenne et ses Etats Membres négocient aujourd’hui les priorités politiques, stratégiques et budgétaires européennes pour les dix années à venir.
 Le travail autour du programme Culture est d’ores et déjà engagé, par la Commission européenne comme par la société civile.

Les premiers retours des négociations indiquent une profonde remise en cause de ce programme. Ainsi, les débats semblent très fortement centrés sur le soutien aux industries culturelles, mettant en arrière plan la nécessité de renforcer la coopération culturelle et artistique.
Des démarches sont actuellement en cours, à l’image de la campagne européenne « We are more » initiée par Culture Action Europe, du Manitexto de Ljubjana, de l’appel pris en charge par l’ONDA en faveur du soutien aux arts et la culture, ou encore de la déclaration d’Avignon signées par des personnalités politiques françaises et européennes.

Pour mieux faire entendre notre voix, il nous semble essentiel de coordonner et de fédérer ces initiatives. En effet, il est déterminant de pouvoir mobiliser de manière large les acteurs artistiques et culturels français et européens autour : • d’une vision politique européenne ambitieuse 
• d’une vision de l’art et de la culture comme constitutive de ce projet de société 
• et d’un renforcement du programme comme un des leviers d’action publique devant contribuer aux transformations à venir des sociétés et territoires européens.


C'est le vendredi 22 avril 2011
de 14h à 17h
à la Maison de l'Europe de Paris 35-37 rue des Francs Bourgeois à Paris dans le 4e.


Pour s'inscrire : merci de contacter Relais Culture Europe
par mail
 à mobilisationculture@relais-culture-europe.org
 ou par téléphone au 01 53 40 95 10

Vous attendant en grand nombre,
 

Culture Action Europe et particulièrement ses membres français : 
L’Association des Centres Culturels de Rencontre (ACCR),
 L’AMI – Centre de développement pour les musiques actuelles, 
L’Association Française des Orchestres (AFO),
 La Fédération Interrégionale du Livre et la Lecture (FILL),
 Musique et santé, 
L’Onda - Office National de Diffusion Artistique,
 Le Relais Culture Europe, 
Le SYNDEAC Ainsi que :
 Le Forum Européen des Politiques Architecturales (FEPA),
 Le Cipac, Fédération des professionnels de l'art contemporain,
 Les Rencontres.
Pour en savoir plus, cliquez-là.
"

C'est un peu long, c'est vrai, mais si vous lisez cette ligne c'est que vous êtes encore avec nous, prêts à regarder des images, quelques images au milieu des paroles...

La CHAMBRE NOIRE sort le quatrième titre de la collection Tiré à part

Photographies, photographies peintes et peintures

Signature à la galerie Frédéric Moisan jeudi 21 avril à partir de 18h

72 rue Mazarine à Paris dans le 6e, du 21avril au 20 mai (c'est fermé les dimanches et lundis)






Et on repasse aux paroles, des paroles écrites, fragments d'écriture...

La suite de l'histoire écrite par Daniel Fauchon, trois nouveaux fragments.

2


Hier la lettre de ton capitaine, aujourd’hui un colis avec tes affaires. C’est encore une fois le vieux Joseph qui s’est chargé de cette corvée. Il avait la larme à l’œil. Son beau-frère va au plus mal. Il n’est pas certain qu’il passera la nuit. Ta mère est prostrée, elle est ainsi depuis ton départ. Je ne lui ai rien dit et je ne lui dirai rien. Tous les matins je viendrai m’asseoir à ta table, tous les matins je te raconterai ma journée et la vie au village, comme ça, toi et moi, nous nous sentirons peut-être moins seuls.

Après t’avoir quitté hier j’ai réparé le portillon de l’école. Il se bringuebalait au vent et risquait d’arracher ses gongs. Il fait toujours aussi froid. Je pense que la neige sera pour demain. J’ai croisé la belle Aurélie. Tu te souviens… elle te tirait la langue et toi ses nattes. Il ne se passait pas une journée sans que vous ne vous chamailliez. Elle a un ventre bien rebondi. Son père est furieux. Son mari est, parait-il, du côté des Ardennes, avec les américains. Cela va faire trois ans qu’elle ne l’a pas revu. Cela fait jaser. Petit tu étais copain avec Roger ? Un jour vous vous êtes fâchés au sujet d’Aurélie. Quelques mois après ton départ pour Londres, juste avant d’aller rejoindre les Forces Française Libres, il s’est marié avec elle. Enfin c’est comme ça. Le père Jean, le curé de la paroisse d’à côté est venu me voir. Je ne sais qui lui a annoncé la nouvelle. Malgré ses bondieuseries c’est un brave homme, je le pense sincère, plein de compassion. Il voulait faire quelque chose pour toi. Je lui ai dit que tes dieux allaient de Spinoza à Marx. Il a souri et m’a dit que cela lui allait très bien. Ah oui, dans la paroisse nous n’avons plus de curé ; un matin la gestapo est venue le chercher… Depuis… plus de nouvelles.

3


J'avais raison, il a neigé cette nuit. Léon, le mari de Berthe est toujours parmi nous. Il s’accroche. Le freux est revenu. Je l’ai aperçu quand il quittait la cheminée de l’école alors que je sortais de la maison pour me rendre à notre rendez-vous. Aurélie a perdu les eaux et a donné le jour à un garçon. Il parait qu’il est aussi blond que les blés mûrs. Chez les Grogean tout le monde s’interroge. Au village personne n’est blond. Dans la région nous sommes plutôt châtains, voir bruns. Ça jase. Elle a travaillé pendant six mois à la ville, de l’autre côté de la vallée. Certains disent qu’elle était bonne dans une famille de bourgeois, d’autres, serveuse dans un bistro. Son père est de plus en plus furieux. Des voisins prétendent l’avoir entendu hurler une partie de la nuit. Il aurait même menacé sa fille et son petit fils avec son fusil de chasse. Quel con ! Celui-là ne changera jamais. C’est bien la peine le dimanche de faire huit kilomètres pour accompagner sa femme à la messe. Sincèrement, je plains le Père Jean ; si toutes ses ouailles ressemblent à ce crétin il n’aura pas assez de cette vie pour changer les mentalités.

4

Je ne te l’ai jamais dit, mais avant de rencontrer ta mère, j’ai fréquenté Jeanne, la femme d’Arsène. C’était un 14 juillet, avec son bal et ses lampions. Je l’avais déjà croisée à plusieurs reprises, du côté du lavoir. C’était ma première année d’enseignant, ma première année au village. J’étais celui qui venait de la ville, le maître d’école, un enfant de la république. Pour beaucoup, qui n’avaient connu que les champs et les vaches à garder, je représentais celui qui allait pouvoir apporter à leurs gamins une chance supplémentaire, principalement aux garçons. Pour les autres, un rouge, un homme dangereux dont il fallait se méfier. Jeanne ne dépassait pas les dix huit printemps. Elle respirait la joie de vivre et ne demandait qu’à s’épanouir. Nous étions jeunes, Il faisait beau, il faisait chaud, le foin était accueillant. Notre idylle a duré ce que durent les plus belles fleurs d’un été. Le père de Jeanne, qui avait des terres et recevait une fois par mois monsieur le curé, voyait d’un mauvais œil notre fréquentation, bien que discrète. Les parents d’Arsène, qui possédaient eux aussi quelques biens, cherchaient à asseoir leur pérennité au travers de leur fils. L’affaire fut vite conclue. Par la suite, ce crétin d’Arsène, la boisson aidant, a bouffé les biens de sa belle famille comme ceux de ses parents. Jeanne en a bavé. Au lavoir, les femmes parlent entre elles, elles disaient que la pauvresse recevait régulièrement des coups et que même sa fille portait des marques. Quand vous étiez en classe tous les deux je n’ai jamais eu à constater des signes de violence sur les bras ou les joues d’Aurélie. Il y avait bien parfois quelques bleus, mais comme toi, elle était turbulente et une chute est si vite arrivée.

Avant de se quitter, encore des images, des images, de merveilleuses images... tout droit sorties du "labodelabo"

360 ROTTERDAM de Anne-Marie Cornu

Intervention conçue lors d’une résidence à Studio Een en Hollande, à partir de prises de vues recueillies à Rotterdam à l’aide d’un dispositif particulier : sur un disque métallique posé sur un pied sont fixées trois caméras orientées dans trois directions (à 120° l’une de l’autre). Le tournage débute par une phase complètement statique, (les trois caméras sont immobiles). Puis le disque est débloqué, il se met en mouvement soit à cause du vent, soit par une impulsion donnée sur le bord du disque. Les trois films sont restitués sur trois écrans courbes posés au sol. Ce principe d’intervention est réactualisé à l’occasion de voyage ou d’invitation. Il a été activé à Barcelone et à Turin.


LE GRANIER, VERSION II de Olivier Fouchard

Cette nouvelle version du film LE GRANIER a été réalisée par montage des chutes de la première version (LE GRANIER, PAYSAGE ETUDE N°1). Certaines séquences de ces deux versions ont été grattées et teintées sur la pellicule cinématographique elle-même, d'autres séquences développées à la main et révélées au pinceau en lumière inactinique. Enfin le négatif teinté à la main à l'aide du procédé Jaffeux fut inversé en positif.


Vous pouvez les voir ce soir jeudi 21 avril à 20h30... à condition d'habiter Grenoble ou sa région.
Le 102
102, rue d'Alembert
38000 Grenoble
4/5 euros au choix

Aventure Aventures est une programmation de films, de performances autour des expéditions, des voyages terrestres et inter-galactiques, des caméras embarquées et des conquêtes d’espaces. Pour cette deuxième tentative, nous vous invitons à vivre une expérience de train fantôme dans les Montagnes Rocheuses du Colorado, à partir dans l’espace à bord d’une caravane de camping, à avoir la tête sans dessus-dessous dans le port de Rotterdam... et enfin à contempler le mystérieux Mont Granier.

- The Georgetown Loop de Ken Jacobs [Etats-Unis, 1997, 16 mm, n&b, 11’]
- 360 Rotterdam de Anne-Marie Cornu [France, 1999, Mini DV, coul, 10’]
- 30 miles north of Edmonton de Tobias Schücking [Autriche, 2003, Mini DV, coul, 7’]
- Bellevue de Michaela Schwentner [Autriche, 2008, Beta SP, coul, 9’]
- Le Granier, version II de Olivier Fouchard [France, 2009, 35 mm, coul, 17’]


Et pour finir un grand merci à tous ceux qui ont signé les textes de soutien au Hang'art et à L'Abominable.

V
ous ne l'avez pas fait ? Vous pouvez le faire !

Ici pour Le Hang'art

Là pour L'Abo

Vous n'avez pas soutenu ? Soutenez !


Vous avez déjà soutenu ? Faites soutenir !


La 2e édition du Salon du jeudi du Hang'art d'Asnières-sur-Seine vous remercie de votre visite sur ce blog.
On espère que vous aurez eu autant de plaisir à vous y promener que nous à concocter la promenade.

jeudi 14 avril 2011






Boîte.

Avec des lettres,

des mots et des images,

du visuel et du textuel,
assemblages venus d'ailleurs et de partout,
jusqu'au blog du Hang'art d'Asnières-sur-Seine
Le meilleur blog artistico-culturel de l'Extrême-Nord de la banlieue Ouest
® .

Pour commencer, des images...
à l' Atelier Varan, la grande école du cinéma documentaire.
C'est ce soir, à 19h30
6 impasse Mont-Louis, à Paris dans le 11e :

Hiroshima Nagasaki Download
en présence du réalisateur Shinpei Takeda




" Ce road-movie nous mène à la rencontre des survivants de Hiroshima et Nagasaki, de Vancouver à San Diego. Les témoignages sont bouleversants, ils interrogent la mémoire qui s'est transmise en silence, d'une génération à l'autre. Shinpei Takeda est artiste et musicien, il vit à Tijuana au Mexique, et c'est à l'occasion d'un passage à Berlin pour montrer son film qu'il sera exceptionnellement à Paris ce jeudi. Venez nombreux pour le rencontrer et découvrir ce film dont on ne sort pas tout à fait indemne... et qui n'est bien sûr pas sans faire écho à l'actualité nucléaire auJapon..."
L'entrée est libre, Inscription et contact : Samantha Maurin 06 42 43 99 77
humanispheria.contact@gmail.com



Des

images

vers

des

mots






Un Salon. Virtuel.

Dans la tradition littéraire et artistique du XIXe.

Souvenez-vous.
Non, pas du XIXe (quoique... des lectures, quelques peintures, un peu de zique... ? ) non, souvenez-vous du feuilleton de BNL, Béatrice Nodé-Langlois, l'année dernière (1er épisode le 6 juillet 2010) dans la même veine.
Bien mieux que la prose et la pensée approximative d'un soi-disant philosophe engagé aux triples initiales, bien mieux que ça donc, était le feuilleton de Béatrice.

Et d'ailleurs en matière de feuilleton, saviez-vous que dans Les Mystères de Paris, Eugène Sue, raconte une marche de Montmartre à Asnières-sur-Seine, via la rue Martre, celle-là même qui existe encore à Clichy, siège d'une entreprise qui le vaut bien... et qui conduit les promeneurs jusqu'au lopin de terre de l'île des Ravageurs aujourd'hui rattachée à la berge ?
Lîle, elle, est maintenant rattachée à la terre et
c'est là que se trouve le worlwide célèbre Cimetière des chiens (il n'y a d'ailleurs pas que de l'espèce canine dans ledit cimetière).





Un Salon, donc, et virtuel, qui se tiendra le jeudi.
Pourquoi le jeudi ?
Et pourquoi pas ?

Pour la semaine des quat', parce que c'est bien situé, temporellement parlant, en milieu de semaine, quand le week-end se profile mais quand on est encore dans le feu de l'action ou de la création pour les artisses.
On tiendra donc Salon sur le blog du Hang'art d'Asnières-sur-Seine.
Le but ?
Le plaisir de la conversation, même si l'écran tient lieu de sofa.

L'intérêt de découvrir des images et des mots venus d'ailleurs.
La curiosité que l'on pique. L'émotion que l'on guette.
Bref, des découvertes qui donnent envie d'agir et de réagir !
Ça commence ce jeudi d'avril, avec une nouvelle qui sera publiée en épisodes, comme un feuilleton, fragments d'écriture
distillés, parsemés au fil des jeudis à venir.




É
crite par Daniel Fauchon, photographe, elle a pour titre Le Freux.
Voici donc le premier petit fragment de ce fragment d'écriture.


Bonne lecture !

1

Ce matin un corbeau, un freux, s’est posé sur la cheminée de l’école. Les freux se font rares chez nous. Je te revois encore avec François, petit Pierre et les autres, courir après ces volatiles, afin d’essayer de les attraper ; pour les apprivoiser disiez-vous. A cette époque vous étiez certes turbulents, mais pleins de vie. Innocents des fracas de ce monde, vous portiez en vous l’espoir de vos parents. Aujourd’hui, l’école, si joyeuse, est vide de vos cris, de vos pleurs, de vos rires. Ses vitres sont cassées, sa peinture est défraîchie, ses murs sont écaillés. Il n’y a plus d’instituteur pour transmettre le savoir, plus d’élève pour le recevoir. Seuls quelques corbeaux, pies et autres passereaux ont pris possession des lieux. La salle de classe a été vidée de son contenu. Les livres de français, d’histoire et de géographie, les tables, les chaises se retrouvent empilés, plus que rangés, dans la pièce du fond. Celle là même où tu prenais, entre douze et treize heures, le déjeuner que t’avait préparé ta mère, quand tu étais devenu : « Monsieur l’instituteur ». Dans ta blouse grise, malgré la mèche rebelle qui barrait ton front, tu avais fière allure. Ton bureau est resté sur l’estrade et le tableau noir garde encore les traces, à peine effacées, de ton dernier cours : « 18 juin 1940… une voix s’est élevée ».

Décidément, ce mois de décembre 1944 est bien froid. Nous avons récupéré le poêle qui était au fond de la classe et l’avons installé chez Berthe, à l’autre bout du village. Son mari est malade et a besoin de chaleur. C’est son frère, le vieux Joseph, qui a repris du service et fait maintenant office de facteur. C’est lui qui m’a apporté ce matin la lettre de ton capitaine. Son nom et son grade étaient écris à l’arrière de l’enveloppe. Je ne l’ai pas encore ouverte. Je l’ai déposée sur ton bureau, sous ta règle de buis. Il n’est pas utile d’ouvrir une lettre pour savoir ce qu’elle contient. Aujourd’hui, je vais balayer la classe, redisposer les tables et les chaises, m’asseoir à la place que tu occupais quand tu avais huit ans et que j’étais, moi aussi, le maître d’école du village. Autour de moi, il y aura tous tes petits camarades, même les absents, et c’est toi, d’où tu te trouves, qui nous la liras.


Pour la suite, c'est jeudi prochain.
Pour signer - quoi quoi vous n'avez pas encore signé ??????????????????????????????????????????????????????????
les textes de soutien au Hang'art et à L'Abominable
c'est ici et :
nous sommes menacés d'expulsion, vos signatures nous aident.
Merci !

mardi 12 avril 2011

L'Abominable n'est pas seul au monde






La cause de L'Abominable fait causer dans la PQR (presse quotidienne nationale).
Le laboratoire amoureux de la pellicule argentique, menacé d'expulsion comme tous les autres membres du Hang'art
a les honneurs du Monde, version papier et version... numérique, un comble pour cette fabrique de films, temple de l'argentique.


Cet écho dans la grande presse a drainé de nouvelles signatures au texte de soutien mis en ligne par L'Abo. Si vous voulez ajouter la vôtre, c'est . Si vous voulez aussi soutenir les petits camarades de L'Abo, Hang'artiens de toutes obédiences artistiques, peintres et céramistes, designers textile et designers tout court, photographes tout court ou option plasticiens, illustrateurs et autres sculpteurs, c'est.
Si vous voulez lire l'article du Monde, c'est ici.

vendredi 8 avril 2011

Cinéma et liaison transatlantique



Singulière et fatale ou dangereuses et plurielles ? Feu de paille ou longue durée ? Ferroviaires, aériennes, fluviales, routières ?
Pédestres ?
Amicale ou amoureuse ?
Episodique ou régulière ?
Internationales, franco-française, "vieux monde" ou pays émergents, UE ou BRIC, G8 ou G20, Europe des 27 ?
Politique ou scientifique, calculée ou spontanée, joyeuse ou tourmentée, contrainte ou librement consentie, sexuelle ou platonique, sentimentale ou cruelle, naturelle ou factice, franche ou dissimulée, latente ou manifeste ?

Au Hang'art, point la tête se prend-on : l
es liaisons sont artistico-fructueuses... Planétaires, mondiales, universelles, transfrontarlières.

Un Américain de New York City fabrique ses céramiques.
Des forme, des courbes, des lignes, des dessins et
des peintures, du vernis et la cuisson au four à des milliers de degrés : Patrick Loughran, le plus français des céramistes américains vit en France et travaille à Asnières-sur-Seine depuis des décennies, que l'on ne comptera pas, car quand on aime...





Marie Losier vit à New York City, échange de bons procédés, l'Américain à Paris, la Française aux USA. Elle a réalisé The Ballad of Genesis and Lady Jaye.

C'est un film.





Il a été projeté au 33e Festival international du cinéma du réel, celui-là même auquel participaient L'Abominable et leurs camarades de pellicule argentique.

By the way, vous pouvez aider L'Abominable en cliquant pour signer le texte de soutien à cette association de cinéastes. Vous pouvez faire d'une pierre deux coups et signer pour aider Le Hang'art, association prolifique, artistique et sympathique dont L'Abominable est membre.

De l'usage des poupées-gigognes en matière d'associations...

The Ballad of Genesis and Lady Jaye, le film de Marie, a été distingué par une Mention spéciale du jury du Prix Louis Marcorelles. Youpi ! Bravo ! Congratulations.

Des images, des images.







Et dans la série liaison transatlantique, Edgar Allan Poe est dans le 3e arrondissement parisien, à la Maison de la poésie (Au Hang'art on aime les poètes et leurs jeux de mots).




mardi 5 avril 2011

Lettres et images


C'était un dimanche pluvieux.

Des Hang'artiens et assimilés exposaient et/ou signaient leurs livres à la 19e (pas moins) Journée du livre d'Asnières-sur-Seine, ville de la banlieue parisienne (Extrême Nord de ladite banlieue, Ouest) où se trouve le site de la non moins extrême-ment célèbre et talentueuse association
blogguée & facebookée, Le Hang'art. (Autosatisfaction bien dosée ne nuit point)


Aujourd'hui, billet
ensoleillé, printannier et verlainien (en toute modestie et hommage à Paulo).
Voici, donc, non, pas des fruits, ni des fleurs, etc. mais des images :

  • les illustrations de Philippe Mignon qui signait ce dimanche-là notamment Loup voir ci-dessus et Quand la terre bouge.

Si vous voulez voir d'autres (très belles) illustrations de Philippe, vous pouvez cliquer .

  • Les photos de Daniel Fauchon, prises dans son studio du bout du monde - bâche tendue et lumière naturelle. C'était sur la place Jemaa-l-Fna à Marrakech il n'y a pas si longtemps, mais peu importe quand, les images sont intemporelles. Photographe écrivant, Daniel vient de publier aux éditions Ibiss Press Sur la piste des bijoux.










Et les lettres dans tout ça vous demandez-vous à la manière de Pierre Desproges (spéciale référence au Tribunal des flagrants délires des années 1980) ?

En voici, assemblage de drôles de mots picorés dans la dominico-matinale dictée
concoctée par Jean-Pierre Colignon pour La Journée du livre asniéroise : " placoteux ; hâblerie ; logorrhée ; cirripède ; hémione ; anatife ; chêvre-pieds ; hircine ; kobold ; péridot ; œils-de-chats ; haquené...

Et, si l'inspiration vous vient en lisant, vous pouvez (c'est + rigolo si vous ne connaissez pas la signification de ces mots) en faire un poème surréaliste ou irréaliste voire même réaliste tout court...

Et voici le poème de Paulo, de la "chanson douce"... De la journée du livre au copain de l'auteur du Bateau ivre ou l'art de la transition alambiquée.



Paul Verlaine par Eugène Carrière


Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches
Et puis voici mon cœur qui ne bat que pour vous.
Ne le déchirez pas avec vos deux mains blanches
Et qu'à vos yeux si beaux l'humble présent soit doux.




J'arrive tout couvert encore de rosée
Que le vent du matin vient glacer à mon front.
Souffrez que ma fatigue à vos pieds reposée

Rêve des chers instants qui la délasseront.



Sur votre jeune sein laissez rouler ma tête

Toute sonore encor de vos derniers baisers
Laissez-la s'apaiser de la bonne tempête
Et que je dorme un peu puisque vous reposez.

Paul Verlaine (1844-1896)