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mercredi 4 mai 2011

Incroyable, c'est déjà la 4e édition du SDJDBDHDASSS







SDJDBDHDASSS
Sous ce sigle barbare se cache l'appellation "Salon du jeudi du blog du Hang'art d'Asnières-sur-Seine".

Plus simple, le Marathon des signatures virtuelles : courez-y vite, c'est sur la page Facebook du Hang'art, mais ça peut aussi se courir sur cette page-ci, voyez et , ou plus bas à la fin de ce p'tit papier.

Le Salon où l'on cause, de tout un tas de choses, et finalement, ça en fait, des choses, à causer (sur lesquelles, c'est plus correct, mais moins rigolo), à regarder ou à lire.

Au programme aujourd'hui beaucoup d'images et tout d'abord, place aux jeunes. On a trouvé sur internet (comme quoi la virtualité a du bon) un très joli film de 12 minutes qui s'appelle
Eden Paradis perdus.
C'est un film réalisé par un jeune Havrais pour son bac. Simon le Havrais continue dans cette voie qui lui réussit puisqu'il est à l'ESRA de Rennes (une école de cinéma).
Bref, ce qui est important, ce sont ses images, la poésie et l'amour du cinéma qu'elles expriment. On aurait bien voulu vous la faire à la You Tube avec une fenêtre sur laquelle cliquer pour regarder le film... mais les compétences techeniques et infomatiques de la blogueuse du Hang'art sont limitées. Pour visionner sur votre écran d'ordinateur le joli film de Simon, il faut donc faire l'effort de cliquer . Cliquez cliquez, vous ne le regretterez pas, foi de blogueuse.






Des expos, d'la peinture
, c'est Eric Turlot qui Hip N' Hop et Hop, c'est du graphisme sur toile et ça swingue, normal, il est peintre et batteur dans un orchestre de jazz.





Et encore un peu de peinture, de bons amateurs qui naviguent aussi autour de la musique puisque leur expo se tient à la cafet de l'Opéra National de Paris (à Garnier), à partir du 6 mai. Ils s'appellent Jean-Paul, Jean-Marie, Dominique et Lyne et ont donc les fibres musicale (ils travaillent tous quatre à l'ONP) et picturale, puisqu'entre deux mesures, ils taquinent le pinceau.




Après ces images, l'ultime fragment de texte de Daniel Fauchon

8

Hier le Père Jean est remonté avec le vieux Joseph. Ils sont arrivés pour la nuit. Aurélie parle de retourner à la ville avec son petit. Arsène lui rend la vie infernale. Elle à peur de lui et préfère affronter la folie de ceux d’en bas à celle de son père. Ta chambre est vide. Je lui ai proposé de venir vivre à la maison quelques jours et qu’elle réfléchisse à sa décision. Le petit est mignon. Il s’appelle Julien. Ta mère a sourit et elle a pris l’enfant dans ses bras. Elle lui parle comme elle te parlait et l’appelle son petit bout de chou. Il y avait bien longtemps que je n’avais entendu le son de sa voix. Il fait moins froid.

9

Aurélie m’a raconté son histoire, rien de plus banal. Elle a quitté le village à cause de son père et a fuit la ville face à l’escalade de la hargne vengeresse des combattants de dernière minute, de ceux qui justifient leur lâcheté en condamnant les autres. Oui le père de l’enfant est allemand. Et alors. Elle a succombé au charme d’un homme qui a su lui faire oublier la pauvreté de sa condition. Qu’a-t-elle connu de son mari ? Rien, trois fois rien. A peine marié il est reparti. Depuis plus rien, aucune nouvelle, mis à part quelques récentes suppositions comme quoi il se trouverait dans les Ardennes.

Le Père Jean est venu à la maison et en a profité pour bénir l’enfant. J’aime bien cet homme. Nous ne sommes pas du même bord, mais nous nous comprenons. Il n’en parle pas, mais le bruit court qu’il aurait servit d’agent de liaison entre différents groupes de résistants. Il a proposé à Aurélie de venir s’installer au presbytère avec le gamin, il a peut-être du travail pour elle.

Cela fait longtemps que je n’ai revu le freux.

Ce matin, le village a été réveillé par plusieurs coups de feu et ravitaillé en farine. Arsène a pété un câble. Un casque allemand sur la tête, il a vidé à plusieurs reprises son fusil dans sa maison. Heureusement personne n’a été blessé. Philomène, sa pauvre mère, quatre vingt six ans, immobilisée dans son fauteuil, a eu très peur. Ce ne sont pas des choses à faire. Jeanne était partie la veille, avec une petite valise, rejoindre sa fille et son petit fils au presbytère du Père Jean. A plusieurs nous avons essayé de raisonner ce grand couillon, sans grands succès. Ensuite il s’est écroulé et mis à chialer. S’il n’avait pas tant pué la niole j’aurais peut-être pu avoir un brun de pitié pour lui. C’était lamentable. Joseph lui a retiré l’arme et me la remise discrètement. Je vais la ranger dans notre grenier. Comme ça… il pourra toujours la chercher. Si jeanne a quitté le domicile, de façon définitive, ce qui est probable et somme toute naturel, que va devenir la vieille Philomène, avec un fils pareille ?Bien que le dégel ne soit pas encore arrivé, nous avons pu mettre en terre Léon, sans cérémonie. Il parait que c’était sa demande. Berthe m’a remercié pour le poêle.

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Hier après midi les gendarmes sont venus jusqu’au village. Ils parlaient d’emmener Philomène à l’hospice. Elle a refusé. « Rien ne me fera sortir de chez moi » leur a-t-elle dit. « Les boches n’y sont pas arrivés… Ni vous, ni ma bru et sa pûtes de fille, encore moins ce crétin d’Arsène n’y arriveront … Je n’ai peut-être plus de jambe mais j’ai toute ma tête. Je suis née dans cette pièce, je mourrais dans cette pièce. » Quelle famille… Avant de s’en retourner ils ont sermonné Arsène et réclamé le fusil. Bien entendu il n’a rien su leur dire… et pour cause, il était trop saoul pour savoir ce qu’il en était advenu.

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9 mai 1945, Hier, l’Allemagne a capitulé. C’est la fête au village. Beaucoup de jeunes comme toi sont partis combattre le nazisme, peu sont encore revenus. Roger est rentré depuis un mois. Il a été blessé et a perdu un œil. Ici il est considéré comme un héros. Il a été cherché Aurélie et le petit Julien chez le Père Jean. C’est un gars bien. Il n’a pas peur de traverser le village avec sa femme et le gamin dans ses bras. Ils se sont installés loin de la maison d’Arsène. Jeanne vit avec eux.

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Cela va maintenant faire plusieurs mois que j’ai pris l’habitude de m’asseoir à ta place, sur le banc que tu occupais quand tu avais huit ans. De te donner des nouvelles du village. Demain je ne viendrai pas, les autres jours non plus. Nous allons avoir un nouvel instituteur, du moins une institutrice. Je ne t’en ai pas parlé, mais au début du printemps j’ai repeins le bâtiment et remplacé les vitres cassées. J’espère qu’elle aimera notre école, comme nous l’avons aimé et que les enfants grandiront dans la paix et le respect des différences. Je n’ai toujours pas ouvert la lettre de ton capitaine, ni le paquet comportant tes affaires. Je les enterrerais derrière l’école, avec ta règle de buis, au fond du jardin, sous ce vieux chêne auquel j’avais suspendu une balançoire.

Ah oui… j’oubliai… le corbeau freux est revenu. Apparemment il n’est plus seul.


Nous nous n'oublions pas de vous rappeler que vous êtes cordialement et chaleureusement invités à signer en ligne les deux textes de soutien au Hang'art et à L'Abominable (association de cinéastes membre du Hang'art) : nous sommes menacés d'expulsion et il y a donc péril en la demeure (par ailleurs titre de film comme vous le savez sans doute).
Et peut-être que ce Marathon des signatures virtuelles pourrait, si le coeur, la plume et la souris vous en disent, devenir un happening créatif : postez-nous donc sur ce blog ou sur le mur de notre page Facebook vos plus jolies signatures, calligraphiées, ouvragées, enluminées illuminées, originales, loufoques, foutraques, déjantées, illisibles, colorées, suggestives, abrégées, bref, lâchez-vous !