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Association Le Hang'art

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samedi 29 mai 2010

P'tit papier ristretto

Le Hang'art passe dans le poste !
Bon d'accord, on ne parle plus comme ça : Vade retro, langage rétro.
Le reportage sur le week-end Portes Ouvertes des ateliers d'artistes à Asnières est en ligne, sur la WebTV de la mairie d'Asnières-sur-Seine. C'est !

mercredi 26 mai 2010

Champs avec vues... sur les Champs

Oui, Sylvain Modet y était, fort tôt : 5H45 pour assister au lever de l'astre du jour à 5H58.



C'était presque comme à la vraie campagne : y avait même de vrais oiseaux dans le ciel.





Couleur terre battue pour un avant-goût de Roland-Garros et puis des sapins, des tomates, des laitues, des tournesols, etc.




Biquettes et charolaises.





Un arbre pur produit OGM...




On pensait, naïvement, qu'il n'y aurait personne.
Grossière erreur.
Des gardiens à gilet fluo postés tous les 10 m, de l'Etoile au Rond-Point, le long des barrières Vauban.
Quelques, rares, touristes : japonais, américains, provinciaux. Beaucoup de têtes blanches et grises, quelques familles.
Des chasseurs d'image équipés de boîtiers sophistiqués aux téléobjectifs conséquents ou d'un simple téléphone portable.
De petits groupes de gardiens de la paix debout près de leurs camionnettes blanches et bleues.
Quelques créatures au look étrange et à la démarche hésitante.
Et deux gros attroupements,
épuisés mais bruyants et criards, rue Pierre Charron et rue Marbeuf, à la sortie des boîtes de nuit.
Mais aucun raton-laveur : dommage.

samedi 22 mai 2010

Flashback

Sylvain Modet a fait un reportage de trois jours au coeur de l'Auvergne : un rallye automobile de voitures anciennes parcourant le circuit de la Coupe Gordon Bennett, dont la première édition eut lieu en 1899.

Les amateurs de vieilles mécaniques, plongés dans la brume, ont trouvé de la neige et des températures presque négatives. Non, Le Hang'art ne publie pas de p'tits papiers avec du réchauffé de l'hiver dernier : cela se passait vers le 15 mai, pendant le week-end de l'Ascension...

On a l'impression de voir surgir le ferry du premier plan de Shutter Island, le (très bon) film de Martin Scorsese, avec Leonardo di Caprio.

















Bon, quand même, ça s'est un peu dégagé en journée !




lundi 17 mai 2010

Cannes, c'est surfait, L'Abominable, c'est parfait !


Un certain nombre de séances parisiennes proposent prochainement des films et des performances qu'on a vu passer par L'Abominable...

le mardi 18 mai
aux Voûtes à 20h30
19, rue des Frigos Paris 13ème

SCRATCH : SUPERFLUX


METALKING - "EL KINO UP YOUR EARS"
Performance, 30'
Richarles BRONSON (bass + electronics)
RIOJIM (film 16mm)

L'un joue du projecteur comme l'autre joue de la bass pour un cinéma ayant des hallucinations de bruit d'énergie élevées ! Une exécution de Metalking est une affaire concentrée et intense : équipé d'une guitare basse et d'un couple d'ordures électroniques, Bronson improvise un japanoïse rapide et fort. Les méthodes de travail de Riojim sont aussi crûment pertinentes : il applique le traitement grave au projecteur, le jeu avec le film et le bruit-sur-film optique développés dans les Atelier MTK. Le bruit, l'image, et tous de l'assistance la réponse à l'exécution s'entrelacent. Avec leur dévotion à l'improvisation et à créer chaque exécution à nouveau, Metalking a cassé la configuration dans laquelle la musique est dans la servitude à filmer ou le versa-vice.


dans la même séance, également les copains de FILMBASE et LAFOXE.


le vendredi 21 mai

à la Cinémathèque Française à 19h30
Salle Georges Franju
51, rue de Bercy Paris 12ème

Histoires expérimentales du cinéma


LES CHAMPS BRULANTS
de Catherine Libert et Stefano Canapa, 16mm, 72'
version non definitive, diffusion Beta

En-deçà de la grande Histoire du cinéma italien et de sa mort annoncée, il y a l'autre histoire, celle d'un cinéma invisible et résistant comme le roseau face au chêne, ce cinéma qu'aucune tempête ne pourra anéantir, parce qu'il reviendra toujours, libre et spontané, comme les herbes folles le long des chemins de traverse.


le mercredi 26 mai

aux Ateliers Varan à 19h30 et 21h
6, Impasse Mont-Louis Paris 11ème

FLEURS NOIRES

Première projection d'un film de Baptiste Bessette

La mémoire de la bombe atomique et de ses terribles effets constitue l'identité de la ville de Hiroshima, reconstruite autour du Parc du Mémorial de la Paix. Mais l’herbe a repoussé et le temps a effacé les traces de la désolation atomique. Le long de la rivière, les arbres du jardin Shukkeien traversé par l'écrivain Tamiki Hara le matin du 6 août 1945, semblent se dresser depuis toujours. J'ai filmé quelques fragments des multiples mémoires qui se sont déposées dans la ville.


(réservation obligatoire mbelbenoit@zeugma-films.fr)


le Samedi 12 juin à 18h

ainsi que le mardi 15 juin à 20h
au Ciné 104
104, av. Jean Lolive à Pantin

Côté Court - Compétition Expérimental / Essai / Art vidéo n°4


PARTIES VISIBLE ET INVISIBLE D'UN ENSEMBLE SOUS TENSION

d'Emmanuel Lefrant, 2009, 35 mm, 7 min.

Afrique, 2003 : mécanismes de la mémoire et du souvenir. J'ai filmé un paysage de brousse, et enterré simultanément un ruban de film à l’endroit même où ce plan a été filmé : l'émulsion, victime de l’érosion, est ainsi sujette à une dégradation biochimique. Le résultat de ce processus naturel de dégradation est ainsi conservé sur la pellicule dans son état de dissolution. Ces deux images, et leurs versions négatives, sont ensuite entremêlées au moyen des techniques de bi-pack et de surimpression. Ces paysages en fusion, c’est la logique d'un monde qui se révèle. Un monde bipolaire, où l’invisible prend corps en même temps que le visible, où l’un se dissout dans l’autre et vice versa.


MERCEDES DUNAVSKA OU L'IMPOSSIBLE TRAJECTOIRE A1

De Drazen Zanchi, 2009, 16 mm, 28 min

Le 5 août 1995 l'armée croate, sous commandement du général Tolj... La fable du film se déroule en Croatie, entre Split et Vukovar, entre 1991 et 2006. Afin de pouvoir continuer de vivre, le héros part à la recherche de la source de sa damnation. Cette source se trouve dans un temps qui coule parallèlement au nôtre, 15 ans en arrière, quelque part en pleine guerre en Croatie. Le lien entre les deux temps s'établit grâce à une lettre qu'il reçoit, 13 ans en retard, de sa copine le quittant en disparaissant. Le tunnel temporel ainsi ouvert, il dérobe au héros et au spectateur toute la faune vivante dedans, la texture même de ses parois, la structure du sombre vide le remplissant et la morphologie des cris, des Bangs et des Flashs qu'on y trouve.


le Samedi 12 juin à 21h

au Ciné 104
104, Av. Jean Lolive à Pantin

Côté Court - "Farewell Poetry"


PERSEPHONE

Performance 16 mm de Jayne Amara Ross

Une forêt embrumée. Une présence invisible découvrant une femme, un homme, puis une étrange poupée-enfant. Une allégorie en clair-obscur figurant le chant sublunaire de la vie qui sommeille sous la terre glacée, les mains du/des Créateur(s) cartographiant la trajectoire de son évolution.


Egalement, dans la même séance, une autre performance de Jayne Amara Ross : AS TRUE AS TROILUS.

jeudi 13 mai 2010

P'tit papier du (joli mais froid) week-end de l'Ascension

Bon temps pour bloguer au coin du feu

Portes Ouvertes, affluence et vieux pavés

Les portes du Hang'art se sont refermées et tout le monde est retourné à son travail après avoir eu le plaisir d'accueillir des centaines de visiteurs lors du week-end Portes Ouvertes de la 2e édition municipale. Grand succès, intérêt pour la variété des univers des uns et des autres, que certains visiteurs ont découvert et d'autres retrouvés car ils n'en étaient pas à leur première visite. Etonnement joyeux et ravi de beaucoup, qui connaissaient nos grands portails verts pour passer souvent devant mais qui, n'ayant jamais eu l'occasion de franchir les seuils pavés du Hang'art, ignoraient la poésie et le charme du lieu, digne d'un dessin de Sempé.

Les Portes Ouvertes, les grenouilles et le prince charmant

Poésie, conte de fées, imagination : jugez-en. Alors que je raccompagnais un couple de visiteurs jusqu'à l'escalier à la Eiffel de l'atelier de Michèle Forest qui abritait à l'occasion de ces PO le stand de notre association, la dame remarque les trois grenouilles postées sur les marches (de fausses grenouilles, faut-il le préciser...). En blaguant (on aime bien blaguer sur les blogs en général et au Hang'art en particulier où nous manions un humour véritablement corrosif) je lui dis : "Si vous touchez l'une des grenouilles, elle se transforme en prince charmant." Et la dame de répondre, montrant son compagnon d'un geste tendre : "Mon Prince Charmant, je l'ai trouvé voici deux ans ! ". Joli, non ?

Portes Ouvertes, monde virtuel et appel à propositions (honnêtes, l'appel et les propositions...)

"Le Hang'art, association créée par des artistes, ouverte à ceux qui l'aiment". Vous avez été très nombreux, plus d'une centaine, à nous laisser vos adresses email pour que l'on vous tienne au courant de notre "actu." Nous allons mettre en place (bientôt) une lettre d'informations à la périodicité irrégulière (rassurez-vous, vos boîtes mail ne seront pas tsunamisées si vous nous autorisez ce néologisme). Et là, nous cherchons un nom pour cette lettre d"infos.
Lettre d'infos, justement, c'est précis, certes, mais trop classique et convenu.
Newsletter idem, et en plus, cela ne plaît pas à l'Académie Française.
Il y a bien Infolettre, inventé par un étudiant dans le cadre d'un concours organisé pour trouver des équivalences aux mots anglais, justement, mais cela manque un peu de fantaisie.
On a pensé à En Gare, mais bon, sans réelle conviction parce que le rapport avec le schmilblick n'est pas évident, même si l'association des mots, poétiquement surréaliste, pas 1901, est jolie.
Autres propositions :
Le Gazette du Hang'art : bof...
Le Gazouillis : subtile référence à Twitter, (to twitt = gazouiller) puisque nous comptons un Américain parmi nous.
Ce pourrait être aussi :
Ram Dam Art
Tam Tam Echos Méli Mélo (un peu long)
Ou
Hang'art & Tintamarre

L'Artichaut (qui s'entend en anglais "Arty Show" et fait référence à des feuilles qui pourraient être du papier ou des pages d'écran et qui en plus contient "art")
L'Ar(t)doise
Pages feuilletées
L'écho du Hang'art
Les Nouvelles du Hang'art

Vous avez un avis, des idées ?
C'est le moment de nous en faire part.
Ouvrez grand les portes de l'imagination !

Blog-art-ment-vôtre,
@ude


samedi 1 mai 2010

Pas si simple que ça

Après la Journée du Livre d'Asnières-sur-Seine, et avant la 2e édition municipale des Portes Ouvertes des ateliers d'artistes, Béatrice Nodé-Langlois nous livre un nouvel épisode du feuilleton qu'elle consacre au Hang'art.


« Hang’art... une expression belle à se pendre... hang hang : doublement prospère en chinois » vient de m’écrire par courriel un ami, Pascal Payen Appenzeller.


« Pour partager quoi ? » avait-il répliqué du tac au tac quand je lui avais annoncé l’ouverture de ce blog. Ça m’a fait penser qu’en 1887 (source Wikipédia) Gauguin a peint « D’où venons-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ? »


Pourquoi ne pas tâcher de répondre à ces questions, chacun selon son humeur du moment ?

Ainsi, moi... Je ne sais toujours pas où je vais. Droit dans le mur, sans doute ? Ou plus sûrement dans un trou... Mais je sais que le dimanche 11 avril 2010, j’ai participé, espace Concorde, à la Journée du Livre d’Asnières.

J’y suis arrivée en même temps qu’un type en chapeau-claque et houppelande noire de cocher londonien à l’époque de Sherlock Holmes, qui tirait une valise. Je lui ai demandé s’il était prestidigitateur. Il m’a détrompée. Auteur de science-fiction, il m’a expliqué avoir créé « sa maison pour éviter le titre ignominieux d’auto-édition ». « On voit que vous n’êtes pas une habituée des salons » a-t-il ajouté en déployant une sorte de bannière publicitaire – mais aujourd’hui, on préfère le mot japonais de « kakemono ». Ensuite, il s’est fixé sur la poitrine deux badges fluo et clignotant, l’un en vert, l’autre en jaune.

C’était en effet ma première « Journée du livre ».


Vernissages, expositions, salons

Comme peintre, je ne compte plus les vernissages, expositions et salons auxquels j’ai participé. Et, comme écrivain, j’ai été invitée à des dizaines de soirées d’ouverture du Salon du Livre de Paris – cet entrelacs mondain où éditeurs, auteurs et lecteurs se fondent dans un bavardage pépiant et communient au champagne et aux petits fours, autour de tables et de rayonnages chargés de trop livres pour pouvoir jamais être lus.

J’avais beaucoup ri à ces manifestations. J’y avais été ébahie. J’y avais chahuté. Ma vanité y avait souffert quand mon roman, « La mère retrouvée », juste publié chez Plon, n’avait même pas été sorti des cartons quand j’étais arrivée sur le stand de mon éditeur... Une autre fois, je m’étais retrouvée nez à nez avec celui qui avait piraté un de mes manuscrits... Mais j’y avais aussi reçu l’orchidée la plus inattendue de ma vie...

Un peu de tout cela aurait dû suffire à me déniaiser. Eh bien non...

Je gardais du livre et de la culture une sorte de portrait robot hérité de l’école.

Le Livre restait pour moi Le Livre, et une « Journée du Livre » une rencontre prestigieuse entre auteurs et lecteurs.
Il m’a fallu voir un auteur de science-fiction s’y parer comme pour ces batailles rangées du temps où des chevaux piaffaient sous leurs caparaçons, et où les combattants portaient armures, casques, lances, oriflammes et écussons pour regarder d’un autre œil cet événement.


Le bar des auteurs

Dans le « bar des auteurs » un autre homme, au beau visage kmer, m’a raconté que né au Laos, il était arrivé en France à dix ans sans savoir un mot de français, et qu’il lui avait fallu compenser. Plus que compenser, rattraper. Plus que rattraper, dépasser... Si bien qu’il avait créé un jeu de société pour apprendre la grammaire, et une agence de publicité pour promouvoir ce jeu. Pour ne rien dire de ses autres activités... Il a ajouté qu’il souhaitait finir ses jours en ascète dans une grotte de Birmanie. « Je suis schizo » a-t-il précisé.

L’animateur radio s’animait au moment où je suis redescendue « Tout ça, a-t-il dit, s’engage sur les chapeaux de roue. À 9h, les marathoniens ont pris le grand départ à Paris. Notre marathon, nous, nous le commençons deux heures plus tard... » Il a repris son souffle avant de saluer les lauréats de la Grande Dictée. Après quoi, il a annoncé « le prix des lycéens ». « Venez nous réchauffer avec votre bonne humeur » a-t-il lancé à travers la salle, avant de remarquer que le texte primé racontait l’histoire d’un vieil homme à la fin de sa vie. « C’est que nos petits jeunes raffolent des horreurs, croyez-moi, ça trucide ferme dans cette histoire » ... Puis, sans transition : « à midi, a-t-il déclaré, on va parler théâtre ».

Les auteurs pour enfants occupaient le devant de la salle. Les auteurs, dits sérieux, s’ennuyaient autour du micro de l’animateur qui les avait à l’œil. Les marginaux – artistes, créateurs de jeux, auteurs de science-fiction, inventeurs, bricoleurs, fantaisistes diverses, bref tous ceux qui jouaient avec les mots de façon plus ou moins désordonnée – avaient été placés au fond... Moi, la binoclarde autrefois rangée parmi les élèves sages, on m’avait mise dans ce groupe des sans groupe. Peintre et écrivain à la fois, je me découvrais inclassable... C’était loin de me déplaire.

La foule des passants circulait. De drôles d’oiseaux pour la plupart dont les regards planaient et nous survolaient en évitant de se poser. Languissant lèche-vitrine de week-end. Peur autant qu’envie de se faire accrocher.

Assis derrière nos tables et nos livres, nous, les auteurs, attendions d’eux l’aumône d’un regard, après quoi, espérions-nous, le contact s’établirait, une amorce de dialogue, et peut-être... peut-être... un achat... La gloire ici ne s’approche qu’à tout petits, petits pas, à coup de petits, tout petits euros...


Salut l'artiste !

Certains, dont je faisais partie, se tenaient aussi cois qu’un pêcheur à la ligne sur son pliant. Mais d’autres ne se gênaient pas pour interpeller les promeneurs. Ainsi mon voisin, le sculpteur Arnaud Kasper, qui, s’il pêchait aussi, et même mieux que beaucoup, semblait le faire au lancer tant il déployait en superbes fouettés sa ligne, ses mouches, et sa langue. Salut l’artiste !

Vague souvenir d’avoir échangé quelques mots avec une Colombienne que le titre de mon livre « Les Ecrasés. Acte de naissance » avait surprise. Elle était kyné et travaillait dans un hôtel. Elle se promenait. Elle avait vu un marché, l’avait traversé, et était tombée sur cette manifestation...

Mon meilleur moment n’en reste pas moins la rencontre d’Henri Alleg, l’auteur de « La Question » - un des héros de mes années de Sorbonne - et de son petit visage en pomme reinette. Il racontait comme une bonne blague, avec une jubilation rieuse, les années de torture et de prison que lui avait values son engagement aux côtés du FLN, pendant la guerre d’Algérie – qui, alors, n’était pas censée être une « guerre » puisque l’Algérie était présumée française. Il sembla s’amuser de cette réflexion d’un passant, peu au courant du sens* qu’avait « La question » dans les années 60 : « Quand on pense que ces salauds ne vous ont jamais répondu ! »

Je n’ai rien vendu, mais je me suis fait plaisir en lui achetant deux livres.

La nuit suivante - comprenne qui pourra – je suis entrée en rêve dans une basse-cour au sol de terre battue, remplie de tout petits oiseaux, les uns morts, ou tout comme, et les autres qui sautillaient ou voltigeaient, mais toujours à ras de terre. Plutôt que d’une basse-cour à ciel ouvert, il pouvait s’agir d’une volière, c’est-à-dire d’une énorme cage grillagée. Mais, avec ou sans toit, les oiseaux ne s’envolaient pas. Ils ne s’élevaient même pas. Ils se contentaient de se presser les uns contre les autres au point de s’écraser. Je devais traverser cette cour pour accéder à un « petit atelier », une sorte d’appentis collé au bâtiment principal. Même en regardant où je mettais les pieds, je ne pouvais faire autrement que piétiner quelques oiseaux à qui je souhaitais d’être déjà morts avant de supporter mon poids...


Et maintenant, n’oubliez surtout pas qu’un blog est, entre autres choses, un ogre affamé de chairs fraîches.

Celui-ci attend de savourer les vôtres


Béatrice Nodé-Langlois


* torture à l’électricité, dite « gégène »