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jeudi 28 avril 2011

Salon du Jeudi du blog du Hang'art d'Asnières-sur-Seine (que de "de" et de "du")



Le Salon du jeudi du blog du Hang'art d'Asnières-sur-Seine descend le long des impassibles fleuves virtuels.

Tranquille, il a pris, déjà, sa vitesse de croisière avec pour cette 3e édition, un melting-pot sympathique en provenance de tous horizons artistiques.

Demandez le programme, y en a pour tous les goûts.

On additionne, par exemple :

1 photographe + 1 créateur de luminaires + 1 céramiste = 3 artistes français ou américains.

19 (rue Paul Fort) + 14 (e arrondissement de Paris) = 1 expo sur Paris-New York (New York Paris, comme dans la chanson d’Higelin) à la galerie d’Hélène Aziza.

Le photographe, c’est Philippe Lévy-Stab. Des images « prises dans ces deux villes, de jour et de nuit… féérie lumineuse des nuits, le rythme et l’élan de l’architecture, les portraits de musiciens croisés à New-York… »

Le céramiste, c’est Patrick Loughran du Hang’art d’Asnières-sur-Seine et de NYC aussi. « … Accumulations hautes en couleurs, tout en déséquilibres et dé-constructions. La fantaisie organique, le rythme syncopé de ces volumes de terre et leur apparente ‘’improvisation’’. »


Le créateur de luminaires, c’est Philippe Daurios. Des « luminaires, en pièces uniques ou éditées en très petites séries… son goût pour l’épure, les matières nobles (bois précieux, aluminium brossé, verre dépoli…) et les articulations constructives (lampes-paravents). »


C’est du 28 avril (today, heute, aujourd’hui) au 15 mai et de 16h à 21h.



On visionne :




Des images qui bougent avec L’Abominable,

Zoo[trope], projection-performance 16mm, env. 40 min
« Ils sont la première image sur le mur de nos premiers rêves. Un jour, les animaux prisonniers, humiliés, domestiqués par les hommes, partiront loin de nous pour vivre encore comme au tout premier temps du monde : la fête sauvage. »

C’est dimanche 1er mai à 20h
NOMINOË
La Générale Nord-Est
14 avenue Parmentier
Paris 11e (bon d’accord, c’est plutôt pour les Parigos).
Métro Voltaire


On additionne,

plus, toujours plus de signatures aux deux textes de soutien en ligne à L’Abo L’Abo L’Abominable et au Hang au Hang au Hang’art

Plus de 2.000 (deux mille) signatures au total pour les deux textes.

Des mercis par milliers et par brassées

à tous ceux qui ont déjà signé

et la même chose par anticipitation,

à tous ceux qui vont signer et faire passer les liens vers les sites de pétition en ligne

pour inviter leurs amis à signer.

« Be kind Rewind”, non, pardon, c’est pas ça, c’est plutôt “Be kind, Sign !


On collectionne :

Des images fixes ou de beaux livres. C’est l’expo du livre de photographies de Bernard Guillot édité dans la collection Tiré à part à La Chambre noire


On auditionne :

du rap ? Et pourquoi pas ? C’est là. « Je suis ce jeune », de Calibre 26, téléchargeable gra-tui-te-ment-et-lé-ga-le-ment sur son blog, petit avant-goût de son album à paraître en septembre prochain.


Et on poursuit la lecture (dommage la rime est finie) :

Des lettres qui font bouger la mémoire, les souvenirs, l’évocation du passé, et les émotions qui peuvent s’y rattacher. C’est la suite des fragments de textes de Daniel Fauchon, photographe-écrivant amoureux du Maroc et des arts africains.

5

Cela fait maintenant trois jours qu’il neige. Le village est totalement isolé. Léon résiste toujours. La faucheuse passe chaque nuit et repart au petit matin, la besace vide. C’est mieux ainsi, peut-être pas pour Léon ? Le sol est dur, la terre est gelée… Cela dit, il n’a pas l’air de souffrir. Hier après midi, malgré la neige et le froid, je suis passé le voir. C’est à peine s’il m’a reconnu. Il ne lui reste plus que la peau sur les os. Il tient avec un bol de bouillon. Ainsi, il n’ira pas loin. Léon, c’était un rude gaillard, solide comme un roc. Il était capable à lui tout seul de maintenir levé un tombereau, le temps d’un changement de roue. Jean Valjean dans les misérables… Tu vois ? Ouais… C’est bien triste tout ça. Ah… Bien sûr… il n’était pas très malin, mais c’était un brave homme, toujours le premier pour rendre service. Te souviens-tu quand tu es tombé dans la rivière ?… Tu avais quoi… cinq ans, six… C’était après le dégel, au début du printemps. Cette année là l’hiver avait duré plus que nature. C’est Léon qui t’a repêché de l’autre côté du pont, juste avant le moulin du père Louis. Il s’en eut fallu de peu. Ta mère, la pauvre, était sens dessus dessous, moi aussi d’ailleurs. Je t’ai même giflé. Ma main fut plus rapide que ma pensée. C’était la peur, la peur de te perdre qui a guidé mon geste. J’ai eu honte après et j’ai pleuré une partie de la nuit. Je crois que c’est la seule fois que j’ai levé la main sur toi.

6

Je sais, hier matin je ne suis pas venu te voir à l’école. Léon nous a quittés. Tout le village s’est rendu à son domicile. François Guillaumin, le boulanger, a essayé de prévenir le Père Jean. Huit kilomètres avec cette neige qui n’arrêtait pas de tomber, dans le vent et le froid… c’était l’enfer… malgré tous ses efforts, il a été contraint d’y renoncer. Aucun véhicule ne peut passer.

A la seule condition que l’on puisse creuser la terre, Léon sera enterré sans cérémonie. Sincèrement, je ne pense pas que cela le dérange particulièrement. De son vivant il n’était pas très calotin et préférait largement une fine de rouge à l’Ostie et l’eau bénite. Alors… aujourd’hui…

Les anciens prétendent ne pas avoir connu un hiver, si rude, depuis 1917. Il faut dire que la plupart d’entre eux, étaient dans les tranchées.

Maintenant, tout le village sait pour toi, le bouche à oreille. Ta mère aussi. Elle n’a rien dit. Elle m’a simplement regardé. Une larme a perlé au coin de ses yeux et elle est retournée dans son monde. C’est peut-être mieux ainsi. Son monde c’est celui du silence, du vide. C’est étrange. Au début je trouvais ça insupportable et croyais devenir fou. Maintenant je m’y suis fait. Même ainsi avec ses cheveux blancs, j’ai pour elle toujours de l’amour. D’abord… est-ce bien de l’amour ou plutôt de la tendresse… Qu’importe… Je l’aime et elle tient chaud à mon cœur.

7

Cette nuit il a arrêté de neiger. Le thermomètre a chuté jusqu’à moins quinze. Ce n’est pas aujourd’hui que l’on mettra Léon en terre. Le mieux serait de le conserver sous un mètre de neige et de le ressortir au printemps. Enfin, il ne neige plus, c’est déjà ça. Le ciel est lavé et le soleil nous apportera un semblant de chaleur. Le vieux Joseph va essayer de descendre jusqu'à la pleine et prévenir le Père Jean. Tout le monde lui dit d’attendre un ou deux jours, que la température remonte un peux. Que plus rien ne presse. Mais tu sais comme il est… plus têtu que sa mule. Ces deux là… ils font une belle paire. Le boulanger n’a de la farine que pour trois ou quatre fournées, trois ou quatre jours.